2008-2009 : textes travaillés


7- Changement de direction (1995) de Guy Foissy
Présentation de la pièce: La pièce se passe dans un établissement de cure dans le parc d’une ville d’eaux.
La rencontre de deux personnages esseulés au cours d'une après-midi et d'une soirée.
Elle : très belle, pleine d’humour, rusée, personnage dont l’ambigüité consiste à nous poser la question : a-t-elle connu réellement l’homme qu’elle aborde?
Lui : timide, brusque, déstabilisé par la rencontre.
La progression dramatique de la pièce amène les deux personnages à transformer la réalité au profit de vies hypothétiques où un changement de direction suffirait à faire basculer leur destin.

« Je m’inscris dans ce théâtre qui, lié à la problématique de la société contemporaine et à la réalité des choses, les transpose et les traite par le prisme de l’humour. »
G. F.
 " L’humour révélateur qui par le truchement du rire nous livre nos propres angoisses et vicissitudes. " G. F.

Biographie sommaire
 
Guy Foissy est né le 12 juin 1932 à Dakar (Sénégal). Au gré des affectations de son père, ingénieur météo, il passe son enfance en Afrique occidentale française, Mali, Dahomey…
Il rentre à Paris en 1946. Il a quatorze ans et écrit sa première pièce en vers alexandrins " Nous habitons tous Charenton " qui comporte déjà les thèmes essentiels de son œuvre.
A vingt-quatre ans, ses deux pièces Saracanas et Le passé composé sont jouées au théâtre de la Huchette, à l’époque haut lieu de théâtre d’avant garde.

1964 est une date charnière dans son parcours avec la publication de L’Arthrite.
Depuis 1965 il est joué en permanence en France et à l’étranger.
Sa pièce, En regardant tomber les murs, le propulse à l’étranger et est à l’origine de son aventure japonaise qui débute par la publication de ce texte par un éditeur japonais,
dans une Anthologie du Théâtre contemporain mondial. Cette pièce, puis d’autres de ses textes sont joués tout de suite au Japon par plusieurs troupes, dont une, Le Théâtre de la Répétition à Tokyo,
totalement conquise par son écriture, se rebaptise "Théâtre Guy Foissy " et depuis 1976 joue exclusivement ses pièces.

Succès, reconnaissance - on le joue en 1971 à la Comédie-Française - de nombreux prix (Prix des Nouveaux Auteurs de l’ORTF en 1969, Prix Courteline en 1978,
enfin le grand prix de l’Humour Noir du Spectacle en 1979) viennent consacrer son œuvre abondante : une soixantaine de pièces jouées au théâtre, à la radio, à la télévision, traduites en quinze langues et présentées dans plus de trente pays. De pièce en pièce on retrouve dans l’univers de Guy Foissy des personnages qui sont toujours victimes d’un état de fait, d’une agression sociale, d’un conflit et qui, vulnérables et désemparés, ne sachant pas se défendre, soit se résignent et tombent dans le jeu, soit réagissent mais d’une façon dérisoire.


G. F. se définit ainsi: " les définitions ne m’intéressent pas mais s’il en faut une c’est l’humour noir qui définirait le mieux mon attitude vis à vis du théâtre, de la vie, et qui consiste dans une espèce de recul et de dérision que je ressens par rapport à beaucoup de choses. "

Quelques-unes de ses pièces :
Annonce matrimoniale
L'attribut
Cœur à deux
Le discours du père
L'évènement
Rapt*Rires aux éclats,
Toujours quelqu'un sous l'arbre
La dame au violoncelle
La crique
L'enfant mort sur le trottoir
La ronde de sécurité
L'ambulance
Racisme
Attendons la fanfare...

6- La Descente d’Orphée (1957) de Tennessee Williams.
« En surface c'était et c’est toujours le conte d'un garçon sauvage qui erre dans une communauté conventionnelle du sud et crée l'agitation d'un renard dans un poulailler. Mais plus profondément c'est un jeu au sujet de questions sans réponse qui hantent le cœur des gens et la différence entre continuer à les poser… et accepter des réponses toutes faites qui ne sont pas des réponses du tout. » T.W. 1957.

Biographie sommaire  

Thomas Lanier Williams, dit Tennessee Williams, né le 26 mars 1911 à Colombus dans le Mississippi. En 1939, il s’installe à la Nouvelle Orléans et change son nom en Tennessee sa famille paternelle étant de Memphis.
Il part ensuite à New York, où il exerce divers petits métiers, de barman à portier. La nuit, il commence à écrire des pièces en un acte. En 1943, il se rend à Hollywood, engagé par la Metro Goldwyn Mayer pour faire l'adaptation cinématographique d'un roman à succès. Cette tâche l'ennuie et il écrit son propre scénario, que la MGM refuse. Il en fait une pièce, la Ménagerie de verre – où il met en scène sa mère et sa sœur – montée à New York en 1945. Avec cette pièce, Tennessee Williams connaît, à trente-quatre ans, une célébrité soudaine. Elle se confirme deux ans plus tard avec le succès d' Un tramway nommé Désir, dont Elia Kazan – créateur de l’Actors Studio - est le metteur en scène, et qui marque les débuts d'un jeune comédien du même Actors Studio: Marlon Brando. Son succès deviendra international grâce à l’adaptation de la plupart de ses pièces pour le cinéma. Parmi ces pièces : La Ménagerie de verre, Un tramway nommé Désir, La Rose tatouée, La Chatte sur un toit brûlant, La Descente d'Orphée, Soudain l'été dernier, La Nuit de l'iguane.
Son théâtre est celui des par des inadaptés, des perdants, et plus généralement de la solitude. Ces personnages évoluent dans un monde qui craque sous les conventions. Le sud des Etats-Unis constitue son cadre de prédilection. Il sera par son style un des auteurs de référence de l’Actors Studio, d’où seront issus une bonne part de ses interprètes et de ses metteurs en scène, au théâtre et au cinéma : Elia Kazan, Marlon Brando, Paul Newman, Jane Fonda, Elisabeth Taylor,…

La Descente d’Orphée.
La Descente d'Orphée fut jouée pour la première fois à Broadway le 21 mars 1957 sous la direction d'Harold Clurman, avec Cliff Robertson (Val) et Maureen Stapleton (Lady Torrance). La pièce sera un quasi échec et recevra un accueil très dur des critiques lors des premières représentations. Ce n’est qu’en 1989 que la pièce sera un succès à Broadway (avec Vanessa Redgrave dans le rôle de Lady Torrance). C'est en fait une ré-écriture de Bataille d'anges (Battle of Angels), une pièce écrite par Tennessee Williams en 1940 et qui avait déjà été un échec. Métaphore du mythe grec d'Orphée, où le pouvoir de la passion de l’art et de l’imagination est capable de revitaliser la vie et de lui donner une nouvelle signification. Deux ans plus tard, la pièce est traduite en français par Raymond Rouleau et créé au théâtre de l’Athénée. En 1960, sous la direction de Sydney Lumet, une adaptation cinématographique a été réalisée, sous le titre original The Fugitive Kind, traduit en français par L'Homme à la peau de serpent. Marlon Brando (Val) et Anna Magnani (Lady).
Résumé : Val, revêtu d'une veste en peau de serpent, décide de changer de vie et de tout recommencer ailleurs. Il part au volant de sa vieille voiture avec comme seul bien sa guitare constellée de signatures de musiciens de blues. Contraint de s'arrêter près de Two Rivers dans le Mississippi, c’est la femme du shérif qui lui offre l’hospitalité en lui permettant de se reposer dans l’une des cellules de la prison. Elle lui glisse également l’idée de trouver un travail en ville chez Lady Torrance qui assure seule le fonctionnement de l’épicerie depuis que son mari a été hospitalisé. L'arrivée de Val va perturber la quiétude et l’hypocrisie de cette petite bourgade. Parallèlement, Carol Cutrere entreprend de séduire cet individu mystérieux qui est venu sans en avoir conscience dans un enfer à l’atmosphère étouffante.


5- La casa de Bernarda Alba (1936) de Federico Garcia Lorca adaptée par Louise Doutreligne.
Présentation de la pièce:
Ecrite en 1936, pendant la détention de l’auteur « La maison de Bernarda Alba » est une critique sans concession des préjugés moraux et religieux. L’histoire se passe en Andalousie. Bernarda, veuve et mère tyrannique, impose à ses cinq filles et à ses deux servantes un deuil de huit ans. Ses filles, âgées de 20 à 39 ans, ne peuvent pas sortir et aucune d’entre elles n’a connu d’hommes. Seule Angustia est fiancée. Mais Adéla, la plus jeune des soeurs, rejoint en cachette le fiancé d’Angustia…provoquant une tragédie.

Biographie sommaire

Poète et écrivain de théâtre, Federico Garcia Lorca est né le 5 juin 1898 à Fuente Vaqueros, près de Grenade. Mort fusillé le 17 août 1936.  Il est issu d'une famille rurale aisée.

Federico Garcia Lorca fait des études de philosophie et de droit à l’Université de Grenade. Son premier recueil de poèmes, publié en 1918, lui valut une certaine reconnaissance. A Madrid, il fait la connaissance de Luis Buñuel et de Salvador Dalí, et fit ses premiers pas de dramaturge, ce qui lui valut dans un premier temps plus de huées que d’applaudissements. Garcia Lorca ne tarde pas à rencontrer le succès, en tant que fer de lance de l’avant-garde littéraire espagnole (son « Romancero Gitan » est sans doute son recueil de poèmes le plus connu), mais aussi en tant que musicien, s’inspirant tout comme en poésie de la culture gitane. Vers la fin des années 1920, Lorca fut victime d'une dépression, exacerbée par une angoisse due à la difficulté grandissante de cacher son homosexualité à ses amis et sa famille. Cette disparité entre son succès comme auteur et sa vie privée atteignit son paroxysme lors de la collaboration des deux surréalistes, Dalí et Buñuel, pour le film Un chien andalou (1929) que Lorca interpréta, peut-être par erreur, comme une allusion, voire une attaque à son encontre. En même temps, sa relation intense, passionnée mais non réciproque, avec Dalí s'effondra quand ce dernier rencontra sa future épouse. Conscient de ces problèmes (mais peut-être pas de leurs causes) la famille de Lorca s'arrangea pour lui faire faire un long voyage aux États-Unis d'Amérique en 1929-30. Il tirera de ce séjour une œuvre aussi ambitieuse que profonde, « Poète à New York ».

Son retour en Espagne en 1930 coïncida avec le rétablissement de la République. En 1931 Lorca fut nommé directeur de la société de théâtre étudiante subventionnée, La Barraca, dont la mission était de faire des tournées dans les provinces essentiellement rurales pour présenter le répertoire classique. Il écrivit alors la trilogie rurale de Bodas de sangre (« Noces de sang »), Yerma et La casa de Bernarda Alba (La Maison de Bernarda Alba). Citation : « Naître femme est le pire des châtiments. ».

Quand la Guerre civile espagnole éclata en 1936, il quitta Madrid pour Grenade, même s'il était conscient qu'il allait vers une mort presque certaine dans une ville réputée pour avoir l'oligarchie la plus conservatrice d'Andalousie. Il y fut fusillé par les franquistes et son corps fut jeté dans une fosse commune à Víznar. Le régime de Franco décida l'interdiction totale de ses œuvres jusqu'en 1953 quand Obras completas (très censuré) fut publié. Ce ne fut qu'avec la mort de Franco en 1975 que la vie et le décès de Lorca purent être discutés librement.

Ses pièces :
• El Maleficio de la mariposa (« Le Maléfice du papillon » : écrit en 1919-20, création en 1920)
• Mariana Pineda (écrit en 1923-25, création en 1927)
• La zapatera prodigiosa (« La Savetière prodigieuse » : écrit en 1926-30, création en 1930)
• Amor de Don Perlimpín con Belisa en su jardín (« Les Amours de Don Perlimpín avec Belise en son jardin » : écrit en 1928, création en 1933)
• Bodas de sangre (« Noces de sang » : écrit en 1932, création en 1933)
• Yerma (écrit en 1934, création en 1934)
• Doña Rosita la soltera (« Doña Rosita, la célibataire » : écrit en 1935, création en 1935)
• Retablillo de Don Cristóbal (« Le Jeu de Don Cristóbal » : écrit en 1931, création en 1935)
• Los títeres de Cachiporra (« Le Guignol au gourdin » : écrit en 1928, création en 1937)
• Así que pasen cinco años (« Lorsque cinq ans seront passés » : écrit en 1931, création en 1945)
• La casa de Bernarda Alba (« La Maison de Bernarda Alba » : écrit en 1936, création en 1945)
• El público (« Le Public » : écrit en 1930-1936, création en 1972)
• Le Songe de la Vie (écrit en 1936, création en 1986)

4- George Dandin (1668) de Molière (1622-1673) 

 "...en une journée la boucle est bouclée et la tragédie arrive." Mario Gonzales
 Pour plus d'informations (biographie et textes) consulter http://www.site-moliere.com/intro.htm










3- Lysistrata  (411 av. J-C). Comédie politique? Comédie domestique? Comédie Satirique. Aristophane
 (le texte complet est consultable sur http://remacle.org/bloodwolf/comediens/Aristophane/Lysistrata.htm 

Biographie rapide  
Aristophane (445-380 av J.-C.) ne fut pas le premier à écrire des comédies : il eut des prédécesseurs tels que Cratès ou Phérécratès. Né vers - 445 à Athènes, dans le dème de Cydathénaeum, de la tribu Pandionis, on a longtemps prétendu qu'il était issu d'une famille étrangère établie récemment à Athènes. On fit de lui un Rhodien, voire même un Égyptien, rumeurs propagées selon toute vraisemblance par ses ennemis. On sait que son père Philippos, très riche, possédait des domaines dans l'île d'Égine.
Il débuta jeune au théâtre, se fit connaître par deux pièces aujourd'hui perdues : les Détaliens ou les Banqueteurs  et les Babyloniens. Il écrivit de nombreuses comédies, dont la plupart ne nous sont connues que par des fragments.
Cependant, la hardiesse des poètes comiques, le retour au pouvoir du parti aristocratique, et les malheurs d'Athènes, avaient amené une réaction contre la liberté du théâtre. Cette réaction aboutit à une loi qui interdisait formellement les attaques contre les personnes. C'était l'arrêt de mort de la comédie ancienne. Aristophane tenta des voies nouvelles : par le Cocalos (aujourd'hui perdu) et la seconde édition du Ploutos, il inaugura la satire des mœurs, d'où devait sortir la comédie nouvelle des Athéniens.
Sauf  Ploutos et les pièces contre Euripide, les comédies d'Aristophane sont des satires sociales ou des pamphlets politiques. Attaché au parti aristocratique, le poète se servit largement des libertés que lui laissait l'état populaire pour attaquer les institutions et les chefs de file de la démocratie. Entre ses mains, la comédie devint une puissance qu'on a comparée justement à la presse politique moderne. Considérée au point de vue de l'art, l'œuvre d'Aristophane est l'une des merveilles du génie grec. Il y a une verve incroyable et une étonnante fantaisie dans ses dialogues satiriques, mêlés de chœurs lyriques, où les connaisseurs ont toujours admiré la parfaite concordance du fond et de la forme, de l'idée, de l'expression et du rythme. Les pièces d'Aristophane sont très précieuses pour la connaissance de l'histoire du temps, des institutions et des mœurs athéniennes à la fin du Veme  siècle av. J.-C.

Dès sa mort, Aristophane ne fut plus joué sur les scènes athéniennes. Beaucoup trop marquées par l'actualité, ses pièces ne suscitaient plus guère l'intérêt des spectateurs du IVe siècle. Au début de notre ère, les Romains le redécouvrirent et admirèrent son style. Au IIe siècle, époque où fleurirent les écoles de sophistique et de rhétorique, on étudiait les Tragiques et les Comiques grecs. Pour cela, on commença à éditer non plus leurs œuvres complètes (trop lourdes et fastidieuses) mais des morceaux choisis. Pour Aristophane, un choix de comédies, parmi les plus compréhensibles et les plus représentatives de leur auteur, s'effectua : ce travail fut l'œuvre en grande partie de l'érudit Symmaque vers 100 apr. J.-C., qui se basa sur un texte de tradition alexandrine. C'est grâce à ce choix, recopié au IVe siècle sur un codex de parchemin, qu'ont été sauvegardées les onze pièces qui nous restent d'Aristophane.
À la Renaissance, Ronsard et surtout Rabelais, puis au XVIIe siècle, les Burlesques comme Scarron l'apprécièrent et l'imitèrent parfois. Mais jusqu'à une période assez récente, l'œuvre d'Aristophane jugée obscène ( et « politiquement incorrecte ») connut une relative éclipse et fut bannie des écoles pour cette raison. Les traductions du XVIIIe et du XIXe siècles s'employèrent à gommer toutes les allusions grivoises qu'elle renfermait. C'est au cours du XXe siècle que l'on recommença à mettre en scène Aristophane : Sacha Guitry, Charles Dullin - qui monta mis en scène La Paix, à la veille de la Seconde guerre mondiale - puis Jean Vilar firent représenter des adaptations de ses pièces avec un réel succès.

Onze de ses pièces ont été conservées sur 44.

425 : Les Acharniens, sa troisième pièce et la première en date  conservée, prône le retour à la paix dans une Athènes alors en conflit ouvert avec Sparte et est le véritable début de sa carrière comique.
424 : Les Cavaliers (ou Les Chevaliers), satire visant l'homme politique du jour, Cléon.
423 : Les Nuées (parfois Les Nuages), s'attaque à l'essor de la rhétorique, mettant en scène celui qui, d'après lui, en était le symbole, Socrate.
422 : Les Guêpes, charge virulente contre les pouvoirs excessifs des tribunaux populaires et la manie athénienne de la procédure. Inspirera "Les Plaideurs" de Racine.
421 : La Paix, où un paysan monté sur un bousier va chercher au ciel la déesse "Paix". Oeuvre poétique dénuée de toute férocité, où abondent tirades lyriques et chants rustiques.
414 : Les Oiseaux, où deux athéniens fuyant les huissiers se réfugient chez les oiseaux. Tournant dans la carrière d'Aristophane par la moindre importance des propos à caractère démonstratif.
411 : Lysistrata, la grève conjugale pour obtenir la paix, alors que la guerre s'est rallumée contre Sparte.
411  Les Thesmophorises, diatribe contre le théâtre d'Euripide, regorgeant de tirades d'une grande verdeur.
405 : Les Grenouilles, encore une charge contre Euripide qui vient de mourir. Aristophane y expose ses propres conceptions poétiques  à travers le personnage d'Eschyle qui vient défendre l'intégrité de la tragédie mise à mal par son successeur Euripide.
392 L’Assemblée des femmes (alias Les Femmes à l'Assemblée ou Les Harangueuses), évocation des théories relatives à la mise en communauté des biens (qu'Aristophane ridiculise).
388 : Ploutos (parfois L'Argent2de version alias Ploutos II), réflexion sur l'inégale - mais inévitable pour d'Aristophane - répartition des richesses.


Quelques mots sur la comédie grecque  Masque de théâtre représentant Dionysos, terre cuite de Myrina, musée du Louvre (masque en terre cuite représentant Dionysos, musée du Louvre)

La comédie (kōmōidía) est un genre littéraire majeur de la Grèce antique, plus récent que la tragédie. Son origine est mal connue. Aristote la rattache aux chants phalliques accompagnant les cortèges dionysiaques, mais le passage de ces derniers à la comédie antique reste sujet à débat. La comédie grecque est connue grâce à Aristophane, dont onze comédies ont été entièrement préservées dans des anthologies scolaires d'époque romaine, et recopiées ensuite au Moyen Âge. Dans la Grèce antique, tous les rôles étaient tenus par des hommes, même dans les rôles féminins! En général, il n'y avait jamais plus de trois acteurs sur scène (quelque soit le nombre de personnages).Le premier acteur est nommé le protagoniste. Tout est codifié, la couleur des robes, les masques. Seuls les acteurs étaient masqués; les choristes jouaient à visages nus.
Comédie ancienne:
On appelle « comédie ancienne » la production comique athénienne du V siècle et du début du IV siècle . Aristophane est l’un des principaux auteurs. Les plus anciens auteurs connus sont Chionidès et Magnès, antérieurs de deux générations à Aristophane, puis Cratinos, Cratès, Eupolis, Phérécrate ou encore Phrynichos. Elle se caractérise par des intrigues ayant toujours trait à la vie de la cité. L'inventivité de l'autur prime et le public ne fait guère le délicat : plaisanteries obscènes ou scatologiques, caricatures, accessoires phalliques, tout lui est bon.
Elle se structure selon le schéma suivant:
Prologue où le héros est présenté ;
Entrée en fanfare du chœur, qui chante et danse (Parados) ;
Lutte, au sens propre ou figuré, entre le héros et son ou ses adversaires, arbitrée par le coryphée (chef du chœur), qui s'achève par le triomphe du héros ;
Intermède où le coryphée (chef du  chœur), rompant l'illusion théâtrale, s'adresse aux spectateurs pour délivrer un discours de politique générale ou plus prosaïquement faire la publicité de l'auteur, souvent aux dépens des concurrents;
Divers épisodes où le héros célèbre sa victoire ;
Sortie du chœur et triomphe du héros (Exodos)
En règle générale les interventions du choeur alternent avec les épisodes joués par les acteurs. Le choeur est formé par l'élite des jeunes gens de la cité (15 garçons). Le choeur est un personnage collectif, il est le trait d'union entre les spectateurs et les acteurs qu'il interroge par le biais du coryphée. Pendant les épisodes le chœur est présent, mais immobile et muet en principe, écoute. Entre les épisode, le choeur intervient (Stasimon). L'exodos ou conclusion concerne à la fois le choeur et les acteurs. C'est le coryphée qui a le dernier mot.
La règle des trois unités (1 seule action, 1 seul lieu, durant 1 seul jour) a surtout été survie par les classiques du XVIII siècle, les pièces classiques étant construites avec 5 actes correspondant au prologue, à 3 épisodes et à l'exodos, le choeur ayant disparu.
Les décors sont peu importants et stylisés. Quelques panneaux appuyés contre la scène suggèrent les lieux, une place devant des maisons dans la comédie.
Comédie moyenne:
Les noms d'Antiphase et d'Alexis y demeurent attachés. Les Anciens attribuent à cette période plus de 600 pièces, toutes perdues. Cependant, on aperçoit déjà une évolution dans les deux dernières pièces conservées d'Aristophane, l'Assemblée des femmes et le Ploutos : la parabase disparaît, le chœur joue un rôle bien moindre, l'action progresse de manière plus logique. Apparemment, ces évolutions sont encore plus marquées dans des pièces désormais perdues, comme la Cuisine d'Éole où apparaissent des coups de théâtre promis à un bel avenir : enlèvement, viol et retrouvailles…

Nouvelle comédie:
La comédie nouvelle commence dans la seconde moitié du IV siècle av. J.-C. Elle prend pour cadre la maison. L'intrigue occupe une place beaucoup plus importante que dans la comédie ancienne où les épisodes de parades, après la parabase, étaient souvent sans lien marqué avec le début de la pièce. Elle devient plus cohérente, et les épisodes s'enchaînent de manière logique. Plutarque relate ainsi la réponse de Ménandre, à qui l'on demandait où en était sa pièce : « Ma comédie est faite, car l'intrigue est bâtie, il faut juste ajouter les vers » Le rôle du chœur s'efface : il n'assure plus que de brefs intermèdes entre les cinq « parties » (équivalents des actes du théâtre occidental) qui composent la pièce. Les échanges entre les acteurs sont généralement parlés. Le grand thème est l'amour contrarié qui finit par triompher après bien des rebondissements comme se sera le cas dans les comédies modernes: apparition d'un jumeau inconnu, reconnaissance d'enfants déposés, retour d'un personnage qui était cru mort, bâtards s'avérant légitimes, etc. Plus encore que dans la comédie ancienne, les personnages sont stéréotypés : le jeune premier est destiné à épouser la jeune première, l'esclave peut être filou ou au contraire malin, le soldat est immanquablement fanfaron, à l'instar du cuisinier. Ces grands types sont liés à des noms particuliers : un Moschion est toujours un jeune premier et un Gorgias un esclave. Le style de la comédie nouvelle s'assagit. Les grossièretés sont généralement bannies et les lois de la bienséance sont respectées. Plutarque note qu'« il n'y a pas d'amour pédérastique et que la séduction des vierges y tourne, très convenablement, au mariage ».La comédie nouvelle s'exporte donc à Rome, où elle sera adaptée au III siècle sous le nom de comedia palliata et abondamment reprise par Plaute et Térence auteurs Romains.


2- Mais qu'est-ce qu'on fait du violoncelle (extrait adapté) Éditions Crater 1999
Biographie rapide
Matei Vişniec (né le 29 janvier 1956 à Rădăuţi, Roumanie) est un dramaturge, poète et journaliste (à Radio France Internationale) français d'origine roumaine. En Roumanie il suit des études d'histoire et de philosophie et commence à écrire pour le théâtre en 1977. En 1984, il reçoit le prix de l’union de écrivains roumains pour le meilleur livre de poésie, avec Le sage à l’heure de thé. En dix ans, il écrit une vingtaine de pièces mais aucune n'est acceptée par la censure de l'époque. Il écrit aussi un roman et deux scénarios de film qui subissent le même sort. En septembre 1987, il arrive à Paris invité par une fondation culturelle, et demande l'asile politique en France. En décembre 1989, Matéï Visniec devient l'auteur le plus joué dans le pays avec une trentaine de créations, à Bucarest et en province, à la radio et à la télévision.
En 1991, il reçoit le prix de l’union des gens de théâtre pour la meilleure pièce de l’année et en 1992, le prix de l'union des écrivains roumains pour la dramaturgie. C’est en 1992 qu’il commence à écrire en français, après trois ans de présence en France. En 1993, il obtient la nationalité française. En octobre 1996, le théâtre national de Timişoara organise un festival d'auteur « Matéï Visniec » avec dix de ses pièces présentées par douze compagnies.

Quelques-unes de ses pièces éditées en langue française :

Du pain plein les poches, Editions Lansman, Belgique, 1995
L'histoire des ours panda racontée par un saxophoniste qui a une petite amie a Francfort, Editions Actes Sud-Papiers, Paris, 1998
Théâtre décompose ou L'homme poubelle, Editions L'Harmattan, Paris, 1996
Les partitions frauduleuses et Petit boulot pour vieux clown, Editions Crater, 1995
Les chevaux a la fenêtre, Editions Crater, Paris 1996
Paparazzi ou La chronique d'un lever du soleil avorte, Editions Actes Sud-Papiers, 1997
Le dernier Godot, Editions Cosmogone, Lyon, 1996
Lettres aux arbres et aux nuages, Editions Actes Sud-Papiers, Paris 1997
Du sexe de la femme comme champ de bataille dans la guerre en Bosnie, Actes Sud-Papiers, Paris, 1997
Comment pourrais-je être un oiseau?, Editions Crater, Paris, 1997
L'histoire du communisme racontée aux malades mentaux, Editions Lansman, 2000
Le roi, le rat et le fou du roi, Editions Lansman
Quelques mots de son écriture

Le Théâtre de Matéi Visniec est celui de l'humain et de son époque, des fêlures de l'un et de l'autre, de leurs dysfonctionnements quotidiens. Avec un humour fait d'absurde, de fantastique, il dépeint les contradictions de la société contemporaine, le malaise de notre civilisation, la crise des idéaux.

1- La farandole de Louis Calaferte texte extrait de Clap (moments scéniques) édité dans Pièces baroques III.

Biographie rapide 
Écrivain français, Louis Calaferte est né le 14 juillet 1928 à Turin mort en 1994 à Dijon.
Louis Calaferte fut garçon de courses à treize ans et manutentionnaire dans un entrepôt de textile à Lyon, puis ouvrier dans une usine de piles et enfin apprenti dessinateur en soieries.
Il écrit :
— Entre-temps m’est venu le goût effréné de la lecture. Mon penchant le plus vif me poussait vers le théâtre. Je lus autant de pièces que je pus m’en procurer. .. A quatorze ans, c’est par le dialogue écrit que j’ai d’abord tenté de m’exprimer.
En 1947 il commence de brèves études d’art dramatique.

Son œuvre théâtrale, pour l’essentiel, a été produite entre les années 60 à 80, d’abord avec Mégaphonie en 1963, Trafic en 1965, et l’écriture de pièces pour France Culture. Mais le public ne le découvre vraiment que dans les années 70. En 1973 Chez les Titch, mis en scène par Jean-Pierre Miquel au Petit Odéon, connaît un vrai succès. Suivront ensuite les créations d’autres pièces du Théâtre Intimiste, et l’édition de quelques-unes d’entre elles aux Editions Stock, dont certaines sont reprises ensuite à L’Avant scène théâtre. Les Pièces intimistes, puis les Pièces baroques, rencontreront un vrai public avec les créations de Jean-Pierre Miquel et de Victor Viala dans les années 70 et 80, la dernière création étant Opéra Bleu, mise en scène par Victor Viala et Sylvie Favre au Théâtre du Lucernaire en 1993.
Louis Calaferte désespérait de voir un jour publié l'ensemble de ses pièces qu'il considère comme un pan majeur de son œuvre. C'est en 1992 que les Editions Hesse lui proposent d'entreprendre cette tâche . Le Théâtre complet (vingt-six pièces, six volumes) est ainsi édité entre 1993 et 1999. Louis Calaferte a reçu le prix Ibsen pour Les Miettes en 1978, le prix Lugné Poe en 1979, le Grand prix de littérature dramatique de la Ville de Paris pour l’ensemble de son œuvre théâtrale en 1984, le Grand prix national des lettres en 1992.

Quelques mots de son écriture 
On parle à propos de son théâtre de la nostalgie de la dérision.
Victor Viala (metteur en scène) a dit à propos su théâtre de Louis Calaferte:
— Il faut s’entendre sur le mot dérision. Au théâtre on peut tout jouer par dérision, on peut prendre n’importe quel texte, même beau et le contrefaire. Chez Calaferte c’est de notre propre dérisoire qu’il s’agit,… ce dérisoire qui rejoint Kafka et toutes les interrogations des grands angoissés. Calaferte ne méprise jamais ses personnages. Quand on travaille Calaferte, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de psychologie, que le roman interne des personnages est très succinct…. Ils n’ont pas d’avenir. Quant à leur présent- c’est là la dérision chez Calaferte- les personnages perdent leur temps en ratiocinations dont ils ne sortiront jamais, ce qui prend une dimension presque métaphysique. Ces personnages n’ont souvent pas de nom. Ils s’appellent « ils » ou « elle »… Pour lui ce sont des archétypes. Son théâtre n’a rien à voir avec le théâtre réaliste du quotidien. Louis Calaferte s’amuse avec toute une série de lieux communs débités du début à la fin, par des personnages ahuris qui n’ont aucune distance vis-à-vis d’eux même, mais qui se trouvent enfermés dans une structure dont ils ne sortent jamais. Il ne s’agit pas de démontrer, mais de faire un constat au scalpel de la vie dérisoire de la multitude de gens qui vivent dans une petite vie étroite… Mais les personnages ne sont pas des caricatures. Calaferte fait dans le vrai. Son comique n’est jamais méchant, mais c’est assez cruel…

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